Nous quittons Nouakchott sans aucun regret, la ville est trop bruyante à notre goût, et nous préférons la campagne et ses magnifiques paysages. Nous prenons donc la route de l'espoir, longue route entre désert de sable et de cailloux. Le temps est toujours pas très clair, le vent de sable s'est renforcé et du coup les photos sont un peu palichonnes.
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Quelques beaux spécimens de véhicules de transport sur la route de l'espoir. Nous avons aussi rencontré énormément de cadavres de moutons, d'ânes et de dromadaires sur la bord de la route, les camions ne pouvant les éviter. Les paysages traversés sont un peu lassant, mais arriver à destination, la récompense est des plus belles. Cette route de l'espoir est la principale source de ravitaillement du Mali, et nous doublons nombres de camions chargés d'objets divers. Ils sont tellement chargés en hauteur, que les fils électrique traversant les routes dans les villages sont déplacés à mesure qu'avance le camion.. |
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Un coucher de soleil au bivouac du soir est toujours aussi magique en Afrique. Et les oiseaux sont de bons compagnons lors du casse croûte. Par contre, Lypsi ( notre toutou) a eu quelques problèmes avec les herbes, il nous a fait un bonne moisson de piquots et nous avons du lui tondre les pattes. Le nuit a été assez difficile à cause du passage incessant des camions, même éloignés de la route.
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Après quelques jours de vent de sable, les dunes grignotent petit à petit la route, d'ailleurs au retour, cette dune avait fini de traverser la route. Le mélange de la roche et du sable est toujours aussi fascinant. Nous continuons en direction de Nbeka, une oasis ou l'eau est présente tout le long de l'année. Lors de l'hivernage, les berges sont inondées, le bétail peu boire à volonté, puis quand l'eau diminue et découvre le sol, les habitants de l'oasis commencent les plantations de légumes. Le contraste des couleurs avec le sable et la roche est saisissant : le pastel du sable et les couleurs vives des plants de légumes sont un plaisir pour les yeux.
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L'
oasis de Nbéka au loin. Les couleurs sont atténuées par le vent de sable,
c'est bien dommage.
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Petite
pose déjeuner à midi, cela ne se voit pas, mais le vent était assez fort
et nous avions prévu de rester à cet endroit pour le bivouac mais
impossible. Nous avons donc continué et nous avons pris une piste nous
mettant à l'abris du vent. Le lendemain matin, il faisait assez frais,
mais le vent s'est finalement arrêter après plus de 8 jours d' activité.
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Nous
nous sommes arrêtés à Nbeka pour demander ou se trouvait la piste de
Matmata, mais pas moyen de savoir, tout le monde voulait nous y conduire
contre rémunération bien sur. Nous avons finalement trouvé des enfants
qui nous ont montré le début de la piste. La piste n'était plus vraiment
tracée à cause du vent de sable qui avait œuvré ses derniers jours. Au,
début de la piste, nous voyons arriver en face de nous, trois 4x4 d'un
tour opérateur, et du coup, super pour nous, nous avons suivi leur trace
le long du oued. La piste est sablonneuse et nous dégonflons les pneus, Dédé
se régale et en plus les paysages sont toujours aussi contrastés en
couleur.
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Nous
traversons plusieurs petits villages et nous arrivons dans le oued que
nous devons traversé. Là plus de traces, c'est assez mou et après une
tentative, nous rebroussons chemin pour éviter un plantage. Nous ne
voyons pas trop ou passer et un jeune homme nous propose de nous
accompagner moyennant un petit peu d'argent. Et en fait, sans lui, nous
n'aurions jamais trouvé le chemin. Rien n'était indiqué et la piste
s'arrête dans le sable, et il faut continuer à pieds, mais dans quelle
direction, ça, il y a que les locaux qui peuvent vous le dire.
Maintenant la piste se transforme en pierrier et nous devons regonfler.
Nous contournons l'oued par une colline pour arriver par dessus le
cirque de Matmata.
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Comme partout en Mauritanie, même dans les coins isolés, y'a toujours
quelqu'un qui sort de nul part. Le jeune homme, c'est notre guide et le
petit garçon c'est un berger venu voir si y'avait pas quelque chose à
récupérer. Quand aux crocodiles, et bien nous en avons vu qu'un, qui
dormait . Il n'est pas très visible, malgré l'objectif de
notre appareil, mais nous étions assez éloigné et en hauteur. Après une
petite déception, nous pensions voir plus de crocodiles, nous sommes
consolés par le site très beau et cette piste y menant.
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Nous marchons dans les rochers au hasard des petits plans d'eau qu'il
reste ça et là. Pas de baignade malgré la chaleur enfin revenue, l'eau
était assez claire, mais nous ne voulons pas prendre de risque avec les
"petites bébêtes".
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![]() Descente de la pass menant à Modjera
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La petit ville Moudjera au pied du massif du Tagant. Au loin, la mer de dunes presque blanches, nous rappelle la neige de nos chères montagnes savoyardes.
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![]() On s'amuse comme on peut!! |
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Le soir, nous bivouaquons un peu près au même endroit que la veille: pas facile de trouver un bivouac sans cette herbe à piquots. Nous dînons rapidement et un dodo de bonne heure. Demain,nous devons rejoindre David et Monica à St Louis du Sénégal et une longue route nous attend. Nous nous levons tôt et nous pouvons admirer ce splendide lever de soleil ( 7h du mat), mais surprise, la roue arrière est dégonflée, mais heureusement pas crevée. Apparemment, la valve de la chambre à air ne s'était pas remise en place correctement lors du regonflage après la piste sablonneuse de Matmata. Les couleurs sont réelles et n'ont subies aucunes retouches.
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Nous nous dirigeons vers Bogué ou un
policier lors d'un contrôle, nous a affirmé qu'il y avait un bac pour
traverser le fleuve Sénégal. Le paysage change et devient moins
désertique à mesure que nous approchons du fleuve. L'habitat aussi
change.
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Nous
croisons pas mal de charrettes, mais cette fois attelée à deux ou trois
ânes. Arrivés à Bogué, nous cherchons désespéramment le bac, mais comme
d'habitude, le policier n'avait certainement pas compris et nous a
répondu n'importe quoi. C'est exaspérant, cette manie de donner de faux
renseignements. Mais, au contrôle suivant, un gendarme, cette fois nous
donne une bonne solution: Il faut aller à Rosso et il nous indique une
nouvelle route en construction qui longe le fleuve. Elle est goudronnée
sur 60 kilomètres et puis une piste continue le long du fleuve. Nous
traversons des villages ou les habitants ne doivent pas voir souvent de
touristes. Personnes pour nous demander des cadeaux! c'est le pieds et
nous change de tout ceux que nous avions rencontrés avant.
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Il doit exister plusieurs ethnies le long de cette piste, car leur
habitat était complètement différent : cases avec toit de paille, et
tente de tissus. Nous avons vraiment aimé ce bout de piste, nous
sentions que l'Afrique Noire était enfin là.
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Et
puis un soucis d'orientation nous a fait "jardiner" un bon moment: au
moins 3 heures de temps. A un moment de la piste, nous avons rejoins le
nouveau tracer de la route et le va et viens de camions a fait de
multiples pistes. Nous avons continué au cap, mais un marécage, nous
barrait le chemin. Impossible de trouver la bonne piste. Nous nous
sommes retrouvés au milieu de villages ou les gens se cachaient derrière
les arbres. Nous avons fait plusieurs fois demi tour, mais sans succès.
Il a fallu demandé notre route à un ouvrier du chantier qui a bien voulu
nous accompagner jusqu' à la piste ( bien sur il a réclamé un cadeau) et
nous voilà de nouveau, sur la bonne piste. Nous espérons pouvoir nous
arrêter dans la réserve de Diama pour un bivouac, mais c'est s'en
compter sur les mauritaniens!!
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Nous
sommes arrêtée de nouveau par un obstacle: un tuyau d'irrigation de
jardins. Nous attendons un petit moment, puis, un paysan, nous indique
un contournement. Arrivés de l'autre côté, nous trouvons enfin la bonne
piste et nous continuons le long des jardins, ça et là, des femmes nous
saluent joyeusement. Arriver à proximité de Rosso, les contrôles de
police sont pénibles et ils nous demandent des cadeaux . Y'en a marre de ces flics
corrompus. En plus des flics, y'a les vendeurs de pastèques, de banaes ,
de trucs et de machins. toutes ces personnes s'accrochent à la voiture
et ça devient oppressant. Il faut rester ferme, et Lypsi nous aide bien
dans cette tache.
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Nous croisons un chacal peu impressionné par le 4x4 et qui pose
gentiment pour la photo. C'est vraiment dommage de ne pouvoir visiter ce
parc! Après une piste assez cassante, et surtout à cause de la nuit et
de la poussière, nous arrivons finalement au poste frontière
mauritanien. Dédé part demander si il est possible de rester à côté pour
dormir, et nous sommes invités très gentiment pour le thé que nous
acceptons. Cette dernière invitation sans contrepartie nous fait du bien
et nous réconcilie avec la Mauritanie. Nous allons nous coucher contents
de cette dernière image et nous sommes bercé par les bruits des oiseaux,
mais ce n'est pas du tout désagréable, bien au contraire. Le lendemain
matin, nous faisons les formalités de sortie de Mauritanie, bien sur,
les douaniers nous demandent des cadeaux, mais pas question de céder au
chantage, Nous payons le passage du barrage et nous nous retrouvons bien
vite du côté Sénégalais ou là commence le racket organisé. Mais là
c'est une autre histoire et ce sera l'objet d'un autre chapitre.
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Enfin arrivés à Rosso à la tombée de la nuit, dans la cohue et la foule des rabatteurs, nous cherchons la piste du barrage de Diama que nous trouvons assez facilement. Nous espérions dormir dans le parc et le visiter le lendemain, mais dans la nuit, impossible de trouver un coin tranquille, nous avons même demandé à un contrôle de police si nous pouvions rester à côté, mais nous avons été refoulé, certainement pour ne pas déranger leur petit trafic.
Quelques petites réflexions sur la Mauritanie: Nous avons beaucoup aimé ce pays pour ces merveilleux sites. Les paysages de déserts sont vraiment impressionnants et haut en couleur. Nous avons regretté d'être seuls, en effet, certaines pistes sont trop difficiles pour les emprunter en solitaire et sans expérience du sable. Nous regrettons surtout de ne pas avoir pu rester à Ouadane et d'avoir continuer sur les guelbs. Ce sera pour une autre fois.
Quand aux mauritaniens, et bien sur le coup, nous en avions assez marre des sollicitations permanentes, mais il faut bien qu'ils vivent et y'a pas grand chose à faire. Le pays manque cruellement de structure et d'éducation. Quand nous voyons l'Europe et toutes ses normes concernant la pollution, l'état des voitures, le tout à l'égout etc. ...Eh bien, tous nos raleurs français devraient venir dans ces pays, pour se rendre compte du bonheur d'être français et d'habiter un pays ou les soucis c'est l'écologie. Ici le principal soucis c'est de savoir si ils pourront avoir un morceau de pain à manger. Bien sur qu'il y des mauritaniens riches, mais la pauvreté est présente à chaque coin de rue et finalement, c'est un pays peu aider par la communauté internationale pas rapport à d'autre comme le Sénégal. Le pays est vaste et les sites à voir éloignés. Les routes sont très bonnes( grâce a la Chine), la vie n'est pas cher pour nous européens. Nous avons souvent mangé dans les restos locaux entre 1 et 5 euros pas personne.
Nous n'avons jamais été embêté par la police ou la gendarmerie contrairement à ce que nous avions entendu dire ça et là sur les forums de discussion. Bien au contraire, nous avions plaisir à nous arrêter pour discuter. Loin des lieux de grands passages, le contact était sincère et agréable. Nous garderons aussi, le souvenir de belles rencontres de voyageurs que nous espérons revoir dans notre périple.
A bientôt.